Un nouveau serviteur

Il était tôt le matin lorsque Alaric de Corwyn fit son entrée dans le chateau de la Reine de Coeur. Il fut escorté par un des gardes puis présenta sa lettre de recommandation à l'un des conseillers de la reine. On l'amena jusqu'à un petit boudoir ou il fut prié d'attendre jusqu'à ce que la Reine soit disposée à le recevoir. L'étincellent chateau lui paraissait sortir d'un rêve tant il était différent de son ancien lieu de travail. Il était habitué à des couloirs sombres, car ce n'était pas pour rien que son ancienne maîtresse était appelée la Reine de L'ombre. Mais ici, tout semblait beau, magique, et parfait. Ce n'était sûrement qu'une impression, mais Alaric avait du mal à cacher son émerveillement. Ses yeux pétillaient plus que jamais, on aurait cru un enfant devant un nouveau jouet. Lui qui avait été triste de quitter sa soeur, il commençait à se dire que son transfert ici serait sûrement une très bonne chose pour lui.

Tout le monde semblait s'agiter au château, peut-être qu'un grand évènement était en préparation? Ou peut-être étais-ce simplement une demeurer jeune, comme sa reine.

On lui fit signe d’entrer dans la chambre de la Reine et on lui annonça sa venue prochaine. Alaric acquiesca d’un signe de tête poli et attendit patiemment, les mains croisés dans le dos. Il laissa son regard vagabonder discrètement dans la chambre et s’amusa des couleurs un peu trop vives à son goût. Lui qui était habitué a tant de noir, il était dans une chambre aux couleurs qui portaient essentiellement vers le blanc et le rose. Il aurait adoré se promener dans cette grande chambre, mais ce n’était pas correct, alors il se contentait d’imaginer ce que cachaient les grandes draperies et les immenses gardes de robes. Il était au centre de la pièce, sans bouger, et attendait que la Reine fasse son entrée.

Pendant ce temps, un serviteur de la Reine lui apportait la lettre.

Les pieds nus caressant le doux tapis rouge en forme de coeur et les yeux fermés, Charlie attendait que la femme qui était chargée de la maquiller ai terminé. Un petit pinceau lui chatouillait les paupières et la Reine rit doucement. Elle ouvrit les yeux et se contempla dans le miroir qui lui faisait face. On lui rajouta des perles aux oreilles et elle pu enfin se lever. La jeune femme était très coquette, elle aimait être belle, mais de là à rester 3 heures assise dans son fauteuil en velour rouge pour se faire badigeonner le visage, c'en était trop. Dès qu'elle pouvait elle s'échappa des mains des femmes qui étaient là pour l'habiller, la maquiller, l'arranger, la coiffer. Elle leur fit signe de quitter la salle. Sans une seule remarque elles le firent toutes.
Une fois seule dans la petite pièce, elle tourna pour regarder si sa robe rouge volait assez. Un sourire se dessina sur son visage, elle était de bonne humeur aujourd'hui, comme toujours. On lui apporta une lettre sur un plateau.

- Lettre en prevenance du Royaume de Pic, Majesté. Un de ses serviteurs vous attend dans la chambre.

Charlie pris l'enveloppe cachetée avec de la cire noire dessinant un Pic. Elle la caressa doucement de son doigt et se demanda ce qu'elle pouvait bien contenir. Elle recevait rarement des lettres des Royaumes voisins, enfait elle n'y avait même jamais mis le pied, là bas. La Reine ouvrit délicatement l'enveloppe en cassant le Pic en deux et sorti la lettre. Elle releva la tête vers l'homme qui était venue lui apporter.

- Merci dit-elle pourqu'il dispose.

Le serviteur parti. Elle lu enfin la lettre dans sa tête, ses yeux parcourant chaque mots écrits à la plume. Une fois la lecture terminée la jeune fille posa la lettre sur une petite table basse remplie de petits gâteaux puis elle s'avança vers la paravant qui la séparait de sa chambre. Sur la pointe des pieds elle regarda par dessus laissant dépasser que sa chevelure et ses yeux. Il était mignon. L'homme se tenait au milieu de la salle, droit, les mains derrière le dos, il semblait intéressé par la chambre autour de lui.
Charlie se recula, se dépêcha d'enfiler ses chaussures rouges et de regarder une dernière fois sa coiffure puis elle sorti d'ici. Pour une fois elle avançait convenablemlent et pas en courant comme une folle. La jeune femme s'arrêta en face du serviteur envoyer par la Reine de Pic et lui offrit un sourire. Elle tenait dans sa main un petit chou à la crème.

- Un chou?

Alaric fut presque surpris de voir une petite jeune femme arriver dans la pièce. L’immensité de la salle accentuait la jeunesse de la reine, surtout lorsqu’on avait été habitué à être entouré de personnes plus âgées. Durant douze ans, il avait été au servir d’une des reines les plus aigries et difficile qui existe. Il était donc habitué à des règles strictes. A l’entrée de la Reine, il inclina la tête et baissa les yeux. Mais il eut le temps d’entrevoir son visage, qui semblait étrangement pur, presque magique, comme le reste de son palais.

« Ma Reine…. »

Dit-il d’un air sur, en gardant la tête baissé. Mais il était difficile de chasser de son esprit le visage de la Reine qu’il avait entrevu. Il avait terriblement envie de relever la tête…Quand elle lui proposa un chou, il fut vraiment surpris et ne pu s’empêcher de révéler la tête avec un sourire amusé qui était dur à cacher. Un chou ? C’était bien la première fois qu’on lui proposait quelque chose directement. Ce n’était évidemment pas sa place d’accepter, et la question ne se posa même pas, il se contenta de garder son sourire et de répondre à la proposition qui lui avait été faite.

« Je vous remercie mais sauf votre respect, je m’abstiendrai pour aujourd’hui »

Cette proposition lui avait donné l’impression d’être face à une petite fille comme celles qu’on pouvait croiser dans les villages. Innocente, presque naïve. Elle semblait tel un enfant qui viendrait parler à un inconnu dans la rue en lui offrant une pomme. Il se dit qu’au fond, cela devait être bien difficile pour quelqu’un de 18 ans de régner sur tout un Royaume, sans avoir de parents pour vous conseiller. Si la famille d’Alaric n’avait pas été contrainte de servir la Reine, Alaric aussi aurait du apprendre à régner jeune. Il n’aurait pas été roi, loin de là, mais duc, qui aurait tout de même demandé des responsabilités. Au fond, peut-être qu’on lui avait épargné la dure tâche de contenter les sujets d’un royaume. Il n’avais jamais envié la Royauté et les gens de la cour, non par jalousie de ne pas être avec eux, mais parce qu’il trouvait que les relations étaient toujours fausses. On respectait les autres par protocole et rarement par envie. Les riches jetaient l’argent par les fenêtres et les pauvres n’avaient rien à dire. Mais les pauvres étaient honnêtes, et c’est ce qu’Alaric appréciait avec les autres serviteurs.

Mais il se trouvait en face d’une Reine qui semblait ne pas se soucier des protocoles, du moins, c’était sa première impression. La vérité était qu’il ne se voyait ni accepter ni manger devant quelqu’un de sang royal, ce genre de choses aurait pu valoir des punitions dans le Royaume de la Reine de Pic. C’était peut-être un test, mais il ne pensait pas. La jeune fille semblait naturellement généreuse, belle et coquette, mais gardait une attitude simple avec tout le monde. Il espérait toutefois ne pas la mettre mal à l’aise, car cela devait être gênant pour elle de se retrouver avec un serviteur qu’on lui imposait et qu’elle ne connaissait pas. Il se demandait quelle attitude il devait adapter…

«Mon nom est Alaric de Corwyn, et la reine vous envoi ces étoffes, j’espère qu’elles vous plairont… »

C’était ce qui s’appelait meubler la conversation. Les étoffes avaient été posées dans un coin de la pièce, et étaient contenues dans une grosse male aux dorures imposantes. Le Royaume de L’ombre était connu pour ses étoffes magiques qui ne s’abîmaient jamais.

Charlie regardait l'homme incliné devant elle. Il eu du mal à relever la tête mais quand elle lui proposa la gourmandise qu'elle tenait entre les doigts le serviteur la regarda avec un petit sourire et la remercia mais daigna prendre le chou. Elle le regardait. Ses doux yeux bleus virés sur elle l'intrigua. Qu'est ce qu'il était... beau. La Reine resta longtemps à le contempler sans virer une seule seconde son regard du visage du jeune homme qui se tenait face à elle. Elle continuait de lui sourire. Charlie remarqua qu'elle tenait encore le chou à la crème dans sa main. Ce n'était surement pas convenable de manger la nourriture qu'on avait voulu offrir à autrui. Elle balança donc par dessus son épaule la gourmandise qui retomba dans un autre plat rempli de sucreries.

-Une autre fois peut être...

Elle n'attendait aucune réponse et l'homme n'en donna pas. Un long silence s'installa entre les deux personnes. Charlie se lécha un doigt sur lequel un peu de chocolat avait coulé tout en gardant le regard sur le serviteur envoyé par la Reine de Pic. C'était la première fois qu'elle ne trouvait pas ses mots. Elle n'avait jamais réfléchi aux paroles qu'elle prononçait et là, elle avait peur de dire quelque chose qu'il ne fallait pas.
Alaric coupa se silence peut être gênant en se présentant, puis il indiqua où se trouvait les étoffes que la Reine de Pic avait envoyé.Charlie quitta l'homme du regard et tourna ses yeux vers le coin de la pièce où se trouvait un male. La jeune femme attirée par le cadeau voulu courir l'ouvrir mais elle se retourna d'abord vers le serviteur.

- Alaric, mon prénom est Charlie, je t'autorise à l'utiliser si nous sommes tous les deux. Je répondrais par lettre à la Reine de Pic pour la remercier.

Sans plus attendre elle se dirigea vers la male posée dans un des coins de la grande salle. Les mains de la jeune femme glissèrent le long des bords de la male et elle ouvrit les deux cadenas qui la gardait fermée. Charlie souleva le couvercle et des étoffes aux multiples couleurs éclatèrent sous ses yeux. Le spectacle était merveilleux, dans la male se trouvait tout ce dont on pouvait avoir de plus plus beau, Charlie s'imaginait déjà les robes qu'elle allait se faire. C'était magique. La femme tourna rapidement la tête vers Alaric,sur son visage se dessinait un énorme sourire.
La Reine s'élança vers l'homme toujours au milieu de la pièce, Alaric avait ouvert les bras, peut être avait-il cru qu'elle allait s'enfuir, ou alors une réaction subite. La jeune femme lui sauta au cou en guise de remerciement et de joie. Elle était tellement heureuse de ce cadeau, c'était rare qu'on lui fasse un cadeau, et ces étoffes étaient tout simplement sublimes, et puis ce serviteur si mignon, lui aussi c'était un cadeau. D'ailleurs elle trouvait ça étrange qu'on lui fasse cadeau d'un serviteur, malsain qu'on offre un homme à quelqu'un, mais peut lui importait, ce n'était pas elle qui avait envoyé Alaric à la Reine de Pic mais bien le contraire et donc, elle n'avait rien à voir la dedans. Dans son élan de joie elle avait sauté au cou d'un inconnu, de quelqu'un qui était maintenant son serviteur et qui devait surement en ce moment même être très gêné. Bien qu'elle se sente très bien ici elle recula rapidement, la tête baissée. Charlie se mordit la lèvre inférieure et releva la tête, les joues légèrement empourprées.

-Oh, je suis désolée. Ca m'arrive des fois, je suis sincérement... confuse.

Ces joues redevinrent pâles comme la neige et elle accorda un léger sourire à l'homme qui la regardait. Elle était mal à l'aise, pour l'une des premières fois dans son existence elle n'était pas assurée de ce qu'elle venait de faire, elle avait peur qu'il parte, qu'il ai peur de tout ça, de cette folle qui enfait était une personne normal mais qui se laissait vite emporter par les sentiments.

L’expression sur le visage de la jeune Reine qui découvrait les tissus était précieux, et d’autant plus que c’était Alaric qui les avait choisi. Il n’en dit rien évidemment, mais il ressenti une petite satisfaction personnelle, voyant qu’il connaissait toujours les goûts féminins. Mais de là à recevoir un tel accueil…Alaric s’était attendu à tout et n’importe quoi en arrivant au Royaume, mais il n’aurait jamais cru que quelqu’un allait lui sauter dans les bras, encore moins la Reine en personne. Ayant l’habitude de servir une vieille reine aigrie, les contacts physiques étaient rares dans son quotidien, qu’il avait souvent passé à courir dans tous les sens pour satisfaire des caprices aberrants. Alaric avait pourtant beaucoup de succès auprès des jeunes filles qui servaient à la cour mais il n’avait que très rarement le temps de le remarquer ou d’en profiter, même si sa sœur avait essayé une bonne dizaine de fois de le caser avec une de ses amies. Ce n’est donc pas peu dire que d’avouer à quel point la situation était embarrassante. Il n’était pas censé avoir de contact familier avec une personne de rang royal. Il se sentait encore plus gêné, car il avait ouvert les bras quand elle avait couru vers lui, comme s’il n’attendait que ça. Avant qu’elle ne se retire de ses bras, il resta sans bouger, n’osant pas refermer ses bras complètement, et n’osant pas la toucher plus qu’il ne la touchait déjà.

Il ne voulait ni l’offenser en reculant, ni risquer de passer pour quelqu’un qui abusait de la situation. Heureusement, elle sembla autant gênée que lui, et la situation embarrassante ne dura que quelques secondes, bien qu’il eu l’impression qu’elle dura des heures. Lorsqu’elle s’excusa, Alaric répondit aussitôt :

« Non je vous en prie c’est moi je…je n’ai pas l’habitude qu’on… »

Il cherchait ses mots, chose qui n’était quasiment jamais arrivée avant. Il croisa le regard de la jeune fille qui attendait clairement qu’il finisse sa phrase. Il essayait de finir sa phrase sans qu’elle ne soit mal interprétée. Il ne voulait pas dire qu’il n’avait pas l’habitude qu’une femme le touche, il serait passé pour ce qu’il n’était pas. Car ce n’était pas le côté féminin qui le dérangeait, mais le fait qu’aucune personne qu’il avait servit avant n’avait fait autant attention à lui. Les nobles de la cour de la reine de l’Ombre traitaient les serviteurs comme des personnes insignifiantes, ou juste bons à amuser la gallerie. Le gêne le fit sourire, et voyant qu’elle semblait aussi perdue que lui, il se permit d’être un peu plus familier qu’il n’aurait du l’être.

« …Disons simplement que j’ai l’habitude d’être discret »

Il espérait juste que ce qui venait de se passe n’allait pas créer un froid et qu’il n’allait pas se retrouver à nettoyer les écuries pour le restant de ses jours. Il se permit de la regarder encore une fois, et la vit sourire, ce qui eut pour effet de le détendre. Il eut un soupir étouffé de soulagement, et sourit à son tour.

« Veuillez m’excuser, je ne voulais pas vous rendre mal à l’aise »

Alaric pensa que si sa sœur avait été là avec lui, elle l’aurai taquiné pendant des semaines sur le sujet. Lui qui était toujours si sur de lui…

Charlie l'écoutait attentivement, attendant la fin de la phrase du jeune homme impatiemment. Il n'osait que très peu la regarder, elle en profitait, ses yeux baissés lui permettait à elle de pouvoir le contempler de haut en bas sans vraiment de gêne. Et puis quand il levait les yeux il ne devait se douter de rien, une Reine avait le droit de regarder son serviteur comme ça, sans avoir peur d'être indiscrète ou malpolie. Il s'excusa de nouveau en espérant ne pas l'avoir mise mal à l'aise.

- Ce n'a pas d'importance.

Alaric avait l'air un peu confu, perdu dans ses idées. Elle coupa rapidement ce petit silence entre eux deux en lançant un petit rire enfantin.

- Enfait, la situation est assez amusante. Je me retrouve en face de toi, mon nouveau serviteur et j'ai l'impression de n'être qu'une petite enfant, timide, je n'arrive pas à donner d'ordre, ni à réfléchir...

La Reine s'arrêta, mais pourquoi disait-elle tout ça? Mais c'est vrai, elle ne savait pas quoi faire de ce cadeau, c'était si innatendu et l'homme qui se tenait devant elle était si... innendu lui aussi, elle ne c'était jamais retrouvée dans cette situation. La jeune fille commença à tourner en rond devant Alaric en essayant de réfléchir comme si elle devait trouver la réponse compliquée à l'enigme du Sphinx. Sa main sous son menton et son index tapotant doucement sa joue comme les grands détectives lorsqu'ils rassassent toute l'histoire dans leur tête pour trouver le coupable. Elle se retourna enfin d'un coup, sa robe rouge tournant avec elle. Elle fixa l'homme dans les yeux.

- Il va surement vous falloir une chambre. Il y a des dortoirs mais c'est les cuisiniers et les autres serviteurs qui s'en servent...

Alaric allait ajouter une remarque, surement quelque chose comme " Excusez moi, ma Reine, mais les dortoirs me conviendraient parfaitement". Charlie le coupa avant même qu'il ai commencé en posant son doigt sur la bouche du jeune serviteur et en le retirant rapidement.

- La chambre voisine n'a jamais servie, elle est un peu modeste mais très joliment décorée, blanche et bleu. Il y a une porte qui mène à la mienne, ainsi quand j'aurai besoin de toi pour des conseils ou pour un quelquonque service tu pourras venir rapidement. On va y installer tes affaires le plus vite possible, ce soir tu pourras emménager.

Elle attendit, examinant sa réaction. Désormais elle était toute contente, une bonne diée lui avait traversée la tête, elle manquait de compagnie, de bonne compagnie, elle voulait un serviteur qui serait tout le temps là pour elle, un ami et Alaric lui donnait le sentiment qu'il était fait pour ça, de toute façon, maintenant qu'elle l'avait rencontré elle ne voulait plus le quitter. Charlie le prit par la main et sans un mot l'emmena vers la porte qu'elle lui avait indiqué.

- C'est ici.

Elle ouvrit la porte de la main gauche, la droite étant déjà encombrée de celle d'Alaric. Elle jeta un coup d'oeil à l'homme et "découvrit" la pièce en même temps que lui. Une énorme pièce d'un bleu magnifique s'offrait devant eux.

[il manque quelques lignes mais je dois deco alors j'en rajouterai un chti peu demain promis ! ]

Alaric n’osa pas répondre lorsque la reine lui dit qu’elle n’osait pas lui donner d’ordre. Il se contenta de sourire, il comprenait, lui-même aurait sûrement eu du mal dans sa situation. Il vit qu’elle allait continuer à parler et opta donc pour l’option du silence. Elle l’emmena jusqu’à sa future chambre. Il semblait vraiment être tombé dans un rêve. Si tous ses amis pouvaient le voir maintenant, ils auraient du mal à le croire. Il se trouvait à l’entrée d’une immense chambre bleue qui aurait pu facilement abriter une dizaine de personnes. Ce qui le frappa le plus était la hauteur du plafond, lui qui était habitué à des petites salles sombres… En temps normal, il aurait immédiatement refusé un tel « honneur », mais le doigt posé sur sa bouche quelques instants plus tôt lui laissaient penser que quoiqu’il dise, la situation ne changerai pas. Alors pour une fois il accepta ce qu’on lui offrait. Il se serait pourtant contenté de peu, et il pensait se retrouver dans les cuisines du château à faire n’importe quel travail. Mais il était là, et se retrouvait dans une des meilleures chambres du château.

Il était étonné qu’on lui accorde autant de confiance aussi vite, même si la Reine avait raison, il n’aurait jamais fait quoique ce soit de mal. Il eut du mal à cacher sa réaction en découvrant la pièce :

« Wow… »

Il reprit ses esprits et réalisa qu’il ferait mieux d’ajouter quelque chose autre qu’un simple mot.

« Je veux dire, merci, cette chambre est magnifique… »

Il entra dans la pièce et la contempla, les yeux levés au ciel. Il en eut presque le tournis. Puis il se retourna vers la jeune fille, les yeux véritablement plein de reconnaissance. Il avait du mal à trouver les mots devant tant de gentillesse et de confiance.

« Je peux faire quelque chose pour vous en attendant d’être installé ? Un de vos serviteur m’a proposé de me faire visiter, mais cela peut attendre »

La jeune femme restait aux côtés d'Alaric à l'entrée de la nouvelle pièce. C'était comme si elle l'a découvrait elle aussi, car ça faisait un petit moment qu'elle n'y était pas entrée, cette chambre avait servie il y a très longtemps mais elle était propre, dépoussierée toute les semaines. Charlie se pencha un petit peu en avant tout en se tenant a cadre de la porte pour pouvoir observer tous les coins et recoins de la pièce.
Le jeune serviteur la remercia et lui proposa de la servir puiqu'il était là pour ça. La Reine le contempla encore un moment.

- Oh. Je ne manque de rien, à part de compagnie. Le Chapelier ne vient plus souvent me rendre visite. Peut être qu'un petit thé à la camomille ne me ferait pas de mal.

Charlie regardait Alaric qui jetait des coups d'oeils furtifs à sa chambre mais il était prêt à commencer son travail quand elle le voulait. Qu'est ce qu'il était séduisant... Nan mais ça suffisait! La Reine en avait assez de regarder autant les garçons, 18 ans il était peut être temps qu'elle est un amoureux mais quand même. Un nouveau venu. Elle ferma les yeux et reprit ses esprit et son sérieux.

- Hum, tenez, j'ai une idée! Puisqu'il vous faut visitez le château, je peux vous faire visiter moi même! Les habitants de Wonderland pourront bien se passer de moi quelques heures, j'en ai marre de devoir donner ma bénédiction aux jeunes mariés ou de devoir régler leur petits problèmes entres voisins. Ca me saoule! Qu'on leur coupe la tête!

Elle éclata de rire après avoir prononcés ses mots, qu'est ce qu'ils étaient déplacés. Jamais elle n'aurait penser couper la tête aux habitants de son Royaume. Elle posa son regard sur Alaric et sourit gentillement pour le rassurer si au cas où il avait prit ses paroles au sérieux.
Soudain une petite femme avec un bonnet banc sur la tête lui secoua la robe.

"Majesté, voici le menu de ce soir, cela vous convient-il?"

La Reine leva les yeux aux ciel quelques secondes mais bon, c'était pour manger, rien de mal à tout cela, elle se cramponna à la petite feuille en carton rouge que lui montrait Elise, une cuisinière. Charlie se lécha les babines en lisant toutes ses merveilles. Après avoir parcouru la feuille de ses yeux elle la redonna à la femme et sans dire un mot elle acquiesa d'un signe de tête. Elise tourna le dos et commença à repartir lorsque Charlie la rappela.

- Elise, tu pourras dire au Chapelier, si au cas où tu le croises car je ne suis pas sûre qu'il soit dans le château, qu'on annule tous mes rendez vous de la matinée. Je vais faire visitez le château à Alaric.

La bonne femme repartie. Charlie se retourna enfin vers Alaric et haussa les soucirls.

- Commençons par cette chambre. Vous venez?

Elle était entrée dans la chambre voisine qui faisait quand même partie dans ce que l'on appelait au château "La chambre de la Reine". Elle l'attendait, au milieu de la pièce, ses yeux pétillants de joie. Elle tendait la main à Alaraic, toujours à l'entrée de la pièce, pour lui faire signe de la rejoindre.

- Et fermer la porte derrière vous.

Le menu du soir fut amené à la jeune reine, et Alaric resta en arrière alors que la servante le dévisageait étrangement. Il lui adressa un sourire pendant que la Reine lisait le menu, et la demoiselle détourna le regard, comme si elle avait été prise en train de faire quelque chose de mal. Il apprit son nom, Elise, puis entendu parler du fameux Chapelier. Il était à peine arrivé que déjà bon nombre de conversations qu’il avait entendu parlaient de Monsieur le Chapelier, que tout le monde disait fou. Elise s’en alla, et il se retrouva à nouveau seul avec la Reine.

Il se laissa entraîner dans une nouvelle pièce à explorer, et referma la porte derrière lui, comme il lui était demandé.

Alaric se sentait littéralement happé dans un autre monde, et cela ne le choquait déjà presque plus qu’on lui prenne la main. Il semblait que les peurs et les doutes s’évaporaient instantanément dans ce monde, chose inhabituelle pour la plupart des gens. D’autant plus lorsqu’on vient d’un royaume où tout semble difficile et réglé au millimètre près. La perfection ne se commande pas disait le père d’Alaric, et il avait bien raison.

Cette chambre aurait pu paraître normale pour la plupart des gens, mais il y avait une étrange énergie qui ne se ressentait que dans des lieux très spéciaux ou avec un fort passé. Il avait déjà ressenti ce genre d’atmosphère dans son pays natal, mais c’était essentiellement dans des anciennes chapelles ou des lieux de culte. Sa famille avait toujours eu une étrange sensibilité pour ces choses là, et Alaric l’avait donc aussi. Il savait qu’il avait certains dons, bien qu’il ne s’en serve jamais, car il n’en ressentait jamais le besoin. Mais ce style de lieu réveillait en lui des sensations étranges, dont celle d’être déjà venu ici. Il était certain pourtant de n’avoir jamais mis les pieds dans ce pays avant ce matin. Mais il se sentait à l’aise, comme si l’énergie de cette pièce l’avait attendue, ou comme si elle appartenait à quelque chose qu’il avait connu. La pratique de la magie était devenue quasi-inexistante dans le monde, du moins en apparence. Bon nombre de pactes étaient fait selon des pratiques magiques, mais pour le commun des mortels, ce n’étaient que des mots et des rituels. Une chose est sure : personne n’en parlait plus depuis longtemps. Mais ce lieu avait quelque chose de vraiment magique, et ce n’était pas une simple expression. Il y avait une atmosphère musicale, et on n’avait qu’une seule envie : fermer les yeux et respirer un grand coup.

Le plafond était là aussi immense, et les gravures qu’il y avait là haut étaient…troublantes. Il y avait des inscriptions qui lui étaient encore une fois familières mais qu’il ne comprenait pas. Les yeux toujours rivés en l’air, Alaric se prit à demander :

« …Vous croyez en la magie ? »

Sans aller jusqu’à lui parler de ses propres croyances, Alaric venait de se rappeler toutes les histoires qu’on lui avait racontées sur le pays de la Reine de Cœur. Il se doutait bien que la plupart étaient purs mensonges, et au fond, ce n’était que des histoires que sa mère lui contait lorsqu’il était enfant. Mais ce lieu avait trop d’énergie, c’était tellement intriguant…

Il regarda la Reine en souriant :

« Vous savez qu’on dit que votre Royaume est peuplé de fleurs qui parlent et de cartes vivantes ? »

Il avait dit cela tout en commençant un tour de la salle. Elle avait une étrange forme ronde et il aurait presque semblé à Alaric qu’il pourrait tourner en rond dans cette pièce pour toujours.

[Pas trop inspirée cette fois ci, désolée =) ]

La Reine explorait la chambre avec excitation. Elle essayait le matelas épais du futur lit d'Alaric lorsqu'il lui adressa la parole. Elle s'assit sur le rebord du lit et regarda elle aussi en l'air pour essayer de trouver ce qui avait bien pu conduire le serviteur à poser cette question. Il regardait les gravures extraordinaires qui étaient au plafond, elles étaient très vieilles et très impressionnantes. Charlie ne s'était jamais demandé ce qu'elles pouvaient bien signifier. Elle baissa la tête pour regarder Alaric au milieu de la chambre, le regard porté sur l'immense plafond. Puis il la regarda à son tour.

- On dit vrai. Le Royaume de Coeur est peuplé d'objets et de personnes magiques, mes parents sont des cartes, je crois, enfait je ne sais plus. Il n'y a rien de tout cela vers chez vous?

Charlie caressait les rideaux de soie blanche en baldaquin qui étaient ouverts. Elle était assise correctement sur le matelas tout mou, les bras en arrière pour la retenir, ses pieds balançaient d'avant en arrière. Alaric la regardait, il semblait être intéressé par la magie, par cet endroit si étrange rempli de choses inexplicables. La Reine tout en ne quittant pas des yeux le jeune homme plongea dans ses pensées, dans ses souvenirs. Elle se souvenait petite, lorsqu'elle était venue habiter à l'Auberge du Lapin Blanc. Un garçon de 17 ans, qui avait déjà de la barbe au menton mais qui semblait tout de même très jeune d'esprit, leur racontait milles et unes histoires sur de la magie ancienne. Peter Pan il se nommait, et il venait parfois à l'Auberge pour son simple plaisir de raconter des histoires. Il avait dit habiter Neverland, une autre contrée, et il venait en volant, oui en volant.
Sans s'en rendre compte Charlie avait fermer les yeux, elle souriait en se rappelant ce petit souvenir, elle n'y avait jamais repensé auparavant. Elle ouvrit à nouveau les yeux, Alaric se tenait encore en face d'elle.

- Enfait, il y a même des enfants qui volent.

Dit-elle avec enjouement. Elle se demandait ce qu'Alaric pensait de cette magie, y croyait-il? Elle, oui. Pas simplement parce qu'elle en avait vu plein de ses yeux, mais parce qu'elle y avait toujours cru, elle savait qu'il y avait des choses extraordinaire de partout. Elle savait que lorsqu'elle perdait son stylo, c'était pas qu'elle l'avait oublié quelque part dont elle ne se souvenait plus, mais c'était qu'il avait disparu, ou changé de place. Un jour une nouvelle, venant du monde des "humains" lui avait expliquée qu'ici c'était comme le Pays des Rêves, tout cela n'existait qu'ici.Charlie n'était jamais sortie d'ici, de sa contrée,elle ne savait donc pas ce qu'il se passait autre part.

La jeune reine avait dit quelque chose de profondément étrange. Ou plutôt deux choses étranges. Ces parents étaient des cartes ? Etais-ce une blague ? Elle semblait tellement sérieuse…La deuxième chose était qu’elle ne savait plus. Comment pouvait-elle ne pas se souvenir de ses parents ? Et, même si ils étaient sûrement morts jeunes, elle devait tout de même savoir comment ils étaient, ou a quoi ils avaient ressemblés. Cela lui rappela une autre rumeur qu’on lui avait rapporté : il était dit que le Royaume des Cartes avait comme pouvoir d’oublier le temps, et qu’il fallait beaucoup de volonté pour ne pas oublier son passé. Mais cela semblait tellement étrange qu’il n’y croyait pas. Il n’osait pas lui poser la question, car si en effet elle ne se rappelait plus de son passé, il ne voulait pas avoir l’air de dire que c’était de la faute du Royaume en question. Mais cela l’aurait embêté d’oublier ses parents, même si ils étaient encore en vie pour l’instant. Il ne voulait pas non plus oublier sa sœur, ni ses amis…

- Vous voulez dire que vous n’avez aucun souvenir de vos parents ?

Charlie était assise sur le grand lit de la chambre lorsqu’il lui posa cette question. Elle avait les yeux fermés, et semblait être partie dans des rêveries étranges. Il avait peur d’avoir touché un sujet délicat, il ne voulait pas lui faire de peine en parlant de l’absence de ses parents. Mais elle semblait ne pas l’avoir écouté, elle semblait penser à des souvenirs agréables, vu le sourire qui se dessinait au bord de ses lèvres. Effectivement, elle avait du partir dans d’autre souvenirs vu qu’elle répondit à sa question d’avant. Il y avait donc des enfants volants, c’était…incroyable. Alaric se demanda comment la sélection naturelle pouvait bien se faire dans ce pays. Pourquoi certains enfants pouvaient voler et pas d’autres ? Etai-ce quelque chose qu’on pouvait apprendre ? En même temps, ce genre de questions ne se posait pas, et Alaric n’aurait pas eu envi d’apprendre à voler, même si cela avait été possible.

- Des enfants qui volent ? Je pense que j’aurai rendu mes parents dingues si j’avais su voler étant enfant…


Alaric s’imaginait ses parents lui courir après, eux qui avaient déjà eu un mal fou à le faire descendre de cheval alors qu’il était enfant. Il était toujours occupé à courir partout, à grimper en haut des maisons ou à se porter volontaire pour nettoyer les cheminées. Alors s’il avait su voler, son pauvre père serait mort d’une crise cardiaque depuis des années.

Alaric réalisa qu’il avait malgré lui relancé le sujet des parents. Alors qu’il était tout à fait possible que Charlie l’ait esquivé volontairement. Alors, juste au cas ou elle ne voulait pas en parler, il continua la conversation, avec son petit air malicieux qui semblait ne plus vouloir le quitter :

-Et vous, savez-vous voler ?

Charlie s'était retournéee sur le dos et regardait le plafond, toujours allongée sur le futur lit d'Alaric. Plus tôt, l'homme lui avait parlé de ses parents mais elle n'avait rien répondu. Elle ne savait pas grand chose à ce sujet.
Ses parents cartes n'étaient pas véritablement ses parents, elle avait été adoptée bébé. On lui avait raconté que ses "parents" n'étaient enfait là que pour gouverner le Royaume en attendant l'arrivée d'une nouvelle Reine, l'ancienne étant morte sans décendants. Enfait elle avait été choisie, elle ne sait comment étant encore qu'un poupon et elle n'avait qu'une destinée, être la nouvelle Reine de Coeur. En fin de compte elle savait quand même le principal sur ses parents, mais ne s'en était jamais rappelé auparavant. La jeune femme raconta ce dont elle venait de se souvenir à Alaric qui l'écoutait attentivement. Puis elle enchaîna, sortant de ses souvenirs, avec la réponse à la dernière question du jeune homme.

- Non, je n'ai jamais sû voler, enfin on n'a pas besoin de vraiment savoir. Il suffit d'un peu de poussière de fée.

La jeune fille se releva et sauta du lit avec délicatesse. Puis elle s'approcha d'Alaric en écartant les deux bras parallèles faisant semblant de voler. Elle "vola" dans toute la salle, un énorme sourire sur son visage, heureuse. Elle passa devant un miroir bordé de coeur bleus et s'arrêta quelques secondes pour se contempler. Elle remit son bustier rouge droit et enleva des poussières imaginaires sur son jupon beige puis elle reprit son vol jusque s'arrêter devant Alaric.

- Très peu d'enfants volent ici, les fées se font rares. Je n'en ai rencontré qu'une seule dans ma vie mais elle n'a pas voulu me donner de sa poussière.

Elle se trouvait face à l'homme, la Reine avait baissé ses bras se trouvant tout d'un coup idiote dans cette posture. Elle s'amusa de le voir sous son air étonné, une Reine faire semblant de voler toute seule c'était surement étonnant pour Alaric. Charlie reprit son sérieux et le regarda malicieusement à son tour.
Alaric semblait très intéressé par la contrée que gouvernait la Reine, le Royaume de Pic devait vraiment être différent... Peut être mieux? Mais l'homme semblait tellement heureux ici, peut être alors était-ce le contraire, il trouvait le Royaume de Coeur beaucoup mieux que son ancien royaume.
Un petit silence s'installa entre le deux personnes mais cette fois Charlie n'attendit pas plus longtemps, une idée lui était passée par la tête et quand une idée lui passe par la tête, elle ne réfléchi pas, elle agit.

- Et si on jouait à Cache-cache? Je trouve ce jeu amusant!

La jeune fille n'attendit pas de réponse, elle sortit un joli foulard rouge de son bustier et alla se placer derrière Alaric.

- Je vous mets un foulard sur les yeux pour être sûre que vous ne regardiez pas où je vais me cacher. Pas le droit de sortir de la pièce d'accord?

Charlie attachait délicatement le foulard derrière la tête de l'homme, elle avait peur de lui faire mal, elle pouvait être si brute des fois! Une fois le noued terminé elle se replaça en face de lui et le contempla quelques secondes. Elle posa un bisou sur sa joue et avant de partir se cacher continua à expliquer les règles du jeu.

- Vous comptez jusqu'à 50. Et une fois le compte temriné vous pouvez enlevez le foulard pour pouvoir me trouver.

Elle s'en alla en cherchant une cachette, en quelques secondes elle était déjà enfermée dans une grande armoire vide.

Alaric fut surpris et profondément intéressé lorsque la reine parla de poussière de fées. C’était quelque chose qu’il avait toujours rêvé de voir : des fées. Dans sa contrée, on appelait fée n’importe quelle jeune fille mystérieuse, et sorcière toute personne étrange et malveillante. Mais il savait que ce n’était pas ce dont parlait la Reine. Il devait parler des toutes petites personnes dotées d’ailes. Il avait lu beaucoup de livres dans la bibliothèque du château qui en parlait… Mais la Reine le sortit de ses pensées en sautant du lit sur lequel elle se trouvait quelques secondes plus tôt. Cette jeune fille ne semblait pas tenir en place !! Elle fit mine de voler, et, pendant un cours instant, elle lui rappela sa sœur. Il se rappela de leurs jeux lorsqu’ils étaient enfants. Entre deux obligations, Alaric et sa sœur trouvaient toujours le moyen de faire les 400 coups sans jamais se faire prendre. Où ils jouaient à s’imaginer aller dans un pays différent, magique. Si Alaric avait pu penser un jour qu’il irait vraiment…

Il se dit qu’il aurait aimé être à la place de la reine, et d’avoir toujours grandi dans un tel monde. Aucune méchanceté ne semblait régner dans ce pays. Alaric se dit qu’il tenterait sûrement d’écrire une lettre à sa sœur et de l’envoyer par tourterelle voyageuse. Cela avait toujours été leur moyen de communication préféré et c’était un des seuls moyens d’être sûr que personne d’autre ne lirait. Il pensa à elle. Elle devait être en plein préparatif de mariage avec un homme insalubre et inintéressant. Mais sa sœur trouvera bien le moyen d’y trouver son bonheur, comme d’habitude.

Une fois de plus, il fut tiré de sa réflexion par la jeune reine qui venait de s’arrêter de voler juste devant lui. Gêné d’avoir à ce point la tête ailleurs, il reposa son regard sur elle et se contenta de lui faire un sourire entre la gêne et l’amusement. La Reine proposa de jouer à un jeu qu’il n’avait pas pratiqué depuis environ 10 ans : cache cache. Il y avait rejoué quelques fois avec les enfants des serviteurs de la cour pour leur faire plaisir, mais il n’y avait pas joué sérieusement depuis qu’il était…tout petit. Il faut dire qu’il n’avait pas eu une vie ou les jeux étaient autorisés. Il avait trop de choses à apprendre. Il avait toujours du apprendre à s’occuper de tel ou tel animal, ou aider telle ou telle personne…

Il n’eut pas le temps de répondre, la jeune fille était déjà derrière lui, et ses yeux étaient déjà bandés. Il avait toujours sur ses lèvres un petit sourire lié à la situation étrange. Il avait toujours du joué deux personnages, il avait son personnage de serviteur qu’on lui avait appris, et il avait sa vrai personnalité, plus espiègle, joueur, clown, mais il n’était pas habitué à le montrer avec quelqu’un d’autre que sa sœur.

Alaric eut un mouvement de recul intérieur lorsqu’on lui posa un bisou sur la joue. Ce n’était absolument pas par rejet, il avait juste été très surpris. Il avait l’impression d’être en face d’un petit enfant qui lui réservait de surprises en surprises. Sauf que ce n’était plus vraiment une enfant, il n’était pas beaucoup plus âgé non plus… Il allait devoir s’habituer à être lui-même et a quitter ce personnage qu’il avait gardé toute sa vie.

Le sourire aux lèvres, il commença à compter. Il n’allait pas avoir beaucoup de mal à la trouver, car un petit bruit d’armoire non loin de lui venait de se faire entendre. Il continua tout de même à compter. Une fois arrivé à 48, il commença à aller dans un coin de la pièce. Il garda le foulard pour s’amuser et rendre la chose plus dure. Il savait déjà vers ou elle était, il n’aurait qu’a trouver une armoire et le tour serait joué. Mais il fit exprès de partir à l’opposé de la pièce et tata les murs pour s’y retrouver. Cela lui rappela ses cours d’armes lorsqu’il avait appris à se battre avec un foulard sur les yeux.

Il fit doucement le tour de la pièce en faisant mine de chercher, puis trouva enfin quelque chose qui ressemblait à une armoire, du moins au toucher. Il s’arrêta devant l’armoire et frappa comme s’il se trouvait devant une porte et qu’il demandait l’autorisation d’entrer. Il entendis un petit gloussement qui venait effectivement de l’intérieur…

- Tiens donc, une armoire qui parle ? Quel pays décidemment étrange !

La Reine épiait par la petite fente de l'armoire qui laissait paraître de la lumière. Alaric se prêtait bien au jeu. Cela faisait à peine une heure qu'ils se connaissaient et elle le considérait déjà comme son meilleur ami, un serviteur dont elle aurait besoin, qu'elle ne pourrait plus quitter. L'homme avait gardé son foulard sur les yeux, surement pour donner plus de difficulté au jeu.

Charlie s'amusait, Alaric était de loin le plus amusant des serviteurs de tout le château. Elle ne manquerait pas d'envoyer une lettre de remerciement le plus rapidement possible à la Reine de Pic. C'était un merveilleux cadeau. La jeune femme suivait du regard le jeune homme qui s'approchait de l'armoire dans laquelle elle se cachait, son coeur s'accélèrait, elle avait peur d'être découverte. Charlie s'éloigna des portes de l'amoire là où elle pouvait regarder par la fente, elle plaqua son dos contre le bois du fond de l'armoire et pris une grande bouffée d'air.

Alaric s'arrêta devant les portes du meuble. La Reine pouvait voir sa silhouette debout, attendant quelque chose. La femme étouffa un petit rire en le voyant hésiter à ouvrir les portes puis il s'exprima. Charlie rit de plus belle à sa remarque puis se tut. Il devait savoir qu'elle se trouvait là, mais elle préférait en pas s'avouer vaincue tout de suite. Elle se colla le plus possible contre la paroie de l'armoire et ferma les yeux pour ne pas savoir se qu'il se passait autour. La plupart du temps quand on la trouvait dans un jeu, ou quand on lui courait après quand on jouait au loup, elle poussait un cri de peur, elle prenait le jeu au sérieux et un sentiment de peur l'imprégnait comme si un vrai loup lui courait après, il ne fallait pas qu'elle se fasse attraper. Mais là, elle avait envie de rire. La présence d'Alaric la rendait heureuse.

Les yeux clos, désormais elle ne le voyait plus, mais elle entendait son souffle régulier. Elle avait envie d'ouvrir grand les portes et de crier Bouh! Mais pour cette fois elle se contiendrait, elle appréciait ce silence. Ici, dans cette armoire, elle avait oublié tout ce qui pouvait se passer en dehors. Son château, ses autres serviteurs, le pays qu'elle gouvernait et ses habitants. Un pays bien étrange, il fallait l'avouer.

Alaric était toujours devant la porte de l'armoire, et il pouvait sentir la tension qui montait doucement. Il savait ou se trouvait la Reine, et elle l'avait bien compris. Mais il décida de faire durer le moment ou il allait ouvrir les portes et ou le jeu allait être terminé. Il souria, et en profita pour regarder autour de lui plus aisément, sans se sentir observé. Il passa sa main sur la grande armoire, et la fit glisser doucement, pour admirer le bois, mais également car il savait que la Reine allait l'entendre. Puis il retira sa main, et tapota quelques coups de l'autre. Tous deux savaient bien qu'il ne se trouvait pas devant l'armoire par hasard, mais dans un sens, il n'y avait pas beaucoup d'endroits ou se cacher malgré la grandeurd e la chambre. Alaric avait bien compris que la Reine aimait le jeu, il ne voulait donc pas ruiner l'instant. Il l'imaginait bien,blottie entre les grands manteaux, à s'empêcher de rire, ou à tenter de se cacher un peu mieux. En prenant un peu plus son temps, il décida de lui raconter une petite histoire de son Royaume, pour la faire languir, encore et toujours. Il y a des moments qui semblent durer une éternité, mais Alaric avait le don d'étendre ces moments, on le lui avait apprit. Il se mit à parler, pour commencer, dans un murmure à peine audible de l'intérieur de la Grande Armoire...

-Il y a une armoire dans mon Royaume...qui donne sur un monde étrange...ce monde est toujours sous la neige, et on y trouve les fruits les plus délicieux. Tous les mois, la Reine organise un grand Concours de tir à l'arc, et le gagnant gagne le droit d'aller chercher les fruits pour la Cour, ainsi que pour sa famille. Tous le Royaume se déplace pour l'occasion, et tout le monde rêve de mettre les pieds sans ce monde Merveilleux. Le concours dure 5 jours et 5 nuits, et la récompense est des plus inestimable au yeux du peuple. C'est une des rares fêtes que la Reine autorise, mais bien sur elle ne fait cela que pour avoir de la main d'oeuvre gratuite...Mais le fruit...

Il approcha le visage de la porte pour que la Reine l'entende mieux...

- Ce fruit apporte un bonheur incensé rien qu'en le croquant...et je me demande si cette Armoire ne contient pas elle aussi quelque chose chose d'unique....

Il ouvrit grand les portes, en même temps, mais délicatement, et découvrit la Reine, comme prévu, au fonde l'armoire, avec un grand sourire.

-Ou bien quelqu'un !

Il se recula, satisfait de son effet, et ft une semi révérence tout en tendant la main à la Reine pour l'aider à redescendre et à sortir de l'armoire. Elle semblait tellement petite comparée à cet immense...boite...

Charlie gardait les yeux clos, la voix d'Alaric retentit dans la pièce, une voix douce et chaleureuse mais qui lui donnait des frissons. Il était tout près, mais il n'ouvrait toujours pas les portes. Le jeu changeait. Le serviteur commença à lui raconter une histoire, d'une voix très basse, il fallait qu'elle se concentre pour l'entendre et comprendre les mots qui sortaient de ses lèvres. La jeune femme respirait de plus en plus doucement car son souffle couvrait la voix d'Alaric alors qu'elle s'intéressait au récit du jeune homme. Sa voix se faisait de plus en plus audible, Charlie n'avait toujours pas ouvert les paupières, elle suivait le cours de l'histoire que son serviteur lui contait et elle semblait se terminer... Soudain l'armoire fut remplie de lumière, la jeune femme ouvrit les yeux. Alaric se tenait devant les portes grandes ouvertes de l'armoire dans laquelle elle se cachait.
Charlie afficha le plus joli sourire qu'elle pouvait. Elle était émerveillée par la bonne humeur qu'amenait Alaric avec lui. Elle prit délicatement la main que lui tendait l'homme et sortit de l'énorme armoire dans laquelle elle s'était cachée. Ce n'était pas une petite armoire comme les autres dans laquelle elle aurait été recroquevillée et gênée par les vêtements qui s'y trouvaient, nan cette armoire était gigantesque et il y avait bien la place pour accueillir quatre personne comme elle sans qu'aucun ne se sentent serré. Avec un léger saut elle retomba avec délicatesse sur le sol près d'Alaric qui retira sa révérence.
La jeune fille fixa l'homme sans dire un mot, l'ambiance qui existait entre eux était étrange, confortable mais il y avait beaucoup de silence et elle n'en avait pas l'habitude. Charlie étouffa un petit rire, elle n'avait pas laché la main de son serviteur, de son ami.

- Je me sens bien en ta compagnie.

Dit-elle très naturellement. Elle s'approcha de l'homme et se blottit dans ses bras sans pour autant que lui ne bouge. Elle resta là un bon moment, elle agissait toujours avant de réfléchir à ses actes, elle ne pensait jamais à l'autre, c'était ses envies avant tout. Elle le prit entre ses bras comme si Alaric était un nounours et elle profita de ce moment. Ses autres serviteurs étaient que de pauvres imbéciles, des vieux qui ralaient tout le temps et qui ne la comprenait pas, Alaric lui ne disait rien. Elle ferma les yeux et respira l'odeur d'Alaric puis elle recula, rouvrit les yeux sans regarder l'homme.

- Y'a un truc qui me gratte dans le dos...

La jeune femme plaqua sa main dans son dos et la retira. Une tache noire et rouge entourée de huit pattes était imprimée sur sa main. Charlie fit une petite grimace à l'intention de cette petite créature puis regarda Alaric et éclata de rire tout en faisant disparaitre la petite araignée morte en la jetant dans un coin de la pièce.