Bonnes raisons(PVIseult)

Nombre de messages : 335 Age du personnage : 33 Date d'inscription : 16/06/2006

On était en début de mois de Mars. Et pourtant, l'hiver semblait déjà être de retour. En effet, les jours donnaient l'impression de se raccourcir après la brève période de rallongement qui venait d'avoir lieu - même si ce n'était que de l'imagination pure et simple: on cherchait un prétexte quelconque aux désastres et évènements insolites qui ne cessaient de s'abattre sur le Monde en ce moment et celui-ci semblait très approprié pour la situation présente - et un froid insurmontable planait depuis quelques semaines au dessus de la Grande Bretagne. Ce même froid était tellement désagréable qu'il en devenait réconfortant, et habituel, voire attendu. Quelques flocons de neige blanche, semblables à de doux glaçons venant paradoxalement réchauffer les cœurs des composants de ce cocktail d'horreurs quotidiennes que l'on appelle "Le Monde en 1976". Même Pré-au-Lard, pourtant réputée pour son ambiance chaleureuse et ses logements agréables, commençait à être désertée par ses habitants. Les cafés fermaient peu à peu, les boutiques retrouvaient leurs clés cachées sous le paillasson jusqu'à ce qu'un balayer myope les remarquent et les jettent en se disant: "Crénom de sales gosses!", et les rues se vidaient à la vitesse lumière dès qu'un sorcier portant une robe noire s'approchait. Un des seuls établissements ayant persisté dans son commerce était le bar des "Trois Balais".
Remus Janus Lupin, loup garou, 6è année à Gryffondor et follement amoureux, se trouvait dans ce même bar, et buvait un chocolat brûlant qu'il recommandait à tout ceux qui n'avaient pas le moral, mais pas aux tarés comme Jen qui persistaient leur régime alors qu'il suffisait de mettre un pied dehors pour perdre dix kilos. Qui aurait cru que la plus efficace défense contre les Détraqueurs serait le chocolat? Et bien si. Emmitouflé dans la couverture que Mme Rosmerta lui avait proposée quand il s'était trouvé contaminée par la maladie dont Iseult était la victime, blotie dans ses bras - à savoir: le sommeil - , il avala une grande gorgée du breuvage, et se sentit tout de suite requinqué. La seule chose qu'il ne sentait plus, c'était sa langue. Il acheva de boire le contenu de son bol, puis se mit à grignoter un des nombreux scones qui trônaient dans une assiette de porcelaine posée sur la table devant ses yeux. Il avait largement passé le couvre-feu. Mais, pour le moment, les seules choses qui contaient étaient son bol, cette assiette somptueusement garnie, et par dessus tout la chaleur du souffle agréable qu'Iseult émettait contre la poitrine du jeune homme. Ce dernier jeta un rapide coup d'œil à la montre Moldue qu'il portait au poignet. Trois heures passées.
Il sentit que sa compagne s'éveillait. Souriant, il lui vola un petit baiser avant de se lever, ignorant le grognement peu gracieux qu'elle émit lorsqu'il quitta la banquette.
Il revêtit son manteau bleu marine, enroula une écharpe autour de son cou et sortit, entraînant Iseult, qui semblait à présent tout à fait réveillée. Il se mit à chantonner un petit air, puis embrassa de nouveau Iseult, dans la pénombre de la rue dans laquelle ils se trouvaient. Il s'écarta un peu, se rappellant d'une question qu'elle lui avait posé au début de la soirée - "Pourquoi tu m'aimes?" - et entama sa chanson:

"Ton feu nourrit de questions
Sur le pourquoi du comment
De mon cœur, et ses raisons
Ne trouve pas de répondant

Je ne manque pas... De bonnes raisons pour t'aimer ; je ne vois pas pour quelles raisons te les donner!
Mes bonnes raisons pour t'aimer... Pourquoi te les donner?"

Il se plaça devant Iseult, qui avançait vers lui, tout en reculant lui-même.
Il n'y avait aucun danger de bousculade: les rues étaient désertes dès la minute peu osée des sept coups marquant les dix-neuf heures de la journée.

"Est-ce ta jolie paire de fesses?
La peur de la solitude?
Le hasard, et la paresse?
Ou une mauvaise habitude,

Je ne manque pas... De bonnes raisons pour t'aimer ; je ne vois pas pour quelles raisons te les donner!
Mes bonnes raisons pour t'aimer... Pourquoi te les donner?"

Il se plaça dos à un pilier de pierre semblant dater d'un temps très éloigné, et attira sa petite amie dos à lui, les bras en croix.

"Mon petit ange
Voudrait que je chante ses louanges...
Gloria!"

Il se tourna de l'autre côté, lui rendant sa liberté - elle s'enfuit d'ailleurs vers un pavillon à mi-chemin entre la ville et la Cabane Hurlante, dans un champ totalement blanchi de la neige qui persistait à percer l'obscurité - et reprit avec un air rêveur:

"Ma sainte relique
Demande son cantique,
Des cantiques...
Allelluia!"

Il la rejoignit sous le toit voûté et termina par le refrain:

"Peut-être est-ce pour ton odeur
Ta façon de t'endormir
Peut-être aussi pour ta sœur
Ton argent, ou encore pire!

Je ne manque pas... De bonnes raisons pour t'aimer ; je ne vois pas pour quelles raisons te les donner!
Mes bonnes raisons pour t'aimer... Pourquoi te les donner?"

Et l'embrassa enfin, gourmand, la serrant contre lui.

"Je t'aime..."

Nombre de messages : 1362 Date d'inscription : 20/02/2005

A peine la jeune fille eut-elle ouvrit les yeux que les lèvres de Remus vinrent lui voler un baiser. Après un habituel grognement Iseult se leva essayant de se rapeller où elle se touvait en ce moment. Ah, oui. A pré-au-lard. Remus et elle c'étaient rendus là le soir même et elle c'était endormie dans ses bras. Iseult souria et se fit emmener dehors par Remus qui lui prit la main.
Les rues étaient plongées dans la pénombre, et il n'y avait pas un chat qui s'y promenait, à part désormais, les deux amoureux. Iseult qui avait été pressée n'avait pas eut le temps de mettre sa veste. La tenant sous son bras libre elle lacha la main de Remus et enfila sa veste beige longue en laine. Le garçon en profita pour s'écarter un peu d'elle et commencer à chanter. Tient, Remus, Remus chantait? C'était nouveau, elle ne l'avait encore jamais entendu chanter. Iseult se mit à sourire, c'était enfait une chanson qui répondait à la question qu'elle avait posée en début de soirée. La jeune fille l'écoutait sans dire un mot. Remus se plaça devant elle en marchant à reculons. Après qu'il l'ai libérée, Iseult s'enfuit un peu plus loin se dirigeant vers la cabane Hurlante et s'arrêtant sous un pavillon face à un grand champ blanchi par la neige.
Après avoir chanté un couplet le garçon vint la rejoindre en finissant sa chanson. Il l'embrassa langoureusement comme un gros gourmand et finit sa petite mélodie avec un "Je t'aime".
Iseult restait encore un peu "choquée", non choquée était un grand mot, bouleversée par le fait que Remus chante et soit si..., enfin elle l'avait toujours vu très sérieux. Elle était heureuse qu'il est aussi un autre côté. La jeune fille l'embrassa à nouveau et se recula en s'appuyant sur la barrière de bois qui se trouvait derrière elle.

"Moi aussi je t'aime."

C'était la seule phrase qui lui venait à l'esprit pourtant elle aurait put en dire d'autres bien plus élaborée, mais elle, elle était bien. Elle avait hésité à répondre "Je sais" mais ça aurait été un peu prétentieux bien que drôle. Iseult tourna le dos à Remus, regardant la champ blanc et dit:

"Dit, tu ne m'avais jamais dis que tu savais chanter..."

Un sourire apparut à nouveau sur son visage et elle se retourna vers son petit ami.

Nombre de messages : 335 Age du personnage : 33 Date d'inscription : 16/06/2006

Remus prit un air outré.

"Comment ça, si je sais chanter? Bien sûr que je sais chanter! Insinuerais-tu que tu chantes mieux que moi? Ben vas-y, je t'écoute!"

Il ne souriait pas, mais on pouvait très facilement comprendre, au ton de sa voix, qu'il plaisantait. Il savait très bien que sa petite amie ne pensait pas à mal, d'ailleurs elle était incapable de la moindre méchanceté - du moins, tant que la personne en question ne l'avait pas trop titillée.

Lâchant un bref sourire, il fit mine de s'impatienter.

"Bon, ça vient? J'attends!"

Il se mit à tapoter la barrière qui entourait le kiosque dans lequel ils étaient, et ce geste lui sauva sûrement la vie. En effet, quand il sentit le métal se refroidir, comme geler, il réagit au quart de tour, se précipitant sur Iseult pour l'enfouir dans son manteau. Un Détraqueur avançait vers eux.

Le visage de Remus, auparavant extrêmement joyeux, était devenu blanc comme un linge. La seule professeur qui avait conservé un semblant de lucidité, Sydney Esperenciã, avait tenté de leur inculquer les principes de bases de la très complexe magie défensive qu'elle connaissait, et dans ses cours, elle avait consacré une grande partie aux Patronus. Malheureusement, cet exercice très difficile avait été raté pour la plupart des élèves, et ce n'était pas surprenant. Seuls cinq ou six élèves sur la totalité de Poudlard avaient réussis à faire apparaître un Patronus corporel, et ni Remus ni Iseult n'en faisaient partie. Ils avaient des quelques à réussir à faire sortir de leurs baguettes un "bouclier" magique, mais celui-ci n'avait pris aucune forme. De plus, ils n'étaient alors pas en présence d'en réel Détraqueur mais d'un Epouvantard, et celui qui se tenait devant eux n'en était sûrement pas un... Le jeune homme sortit tout de même sa baguette, conscient qu'il ne pouvait rien face à la créature qui avançait lentement vers eux.

"LUPIN!"

L'intéressé ouvrit les yeux brusquement. Que se passait-il? Pourquoi le Détraqueur avait-il subitement pris l'apparence d'Iseult et lui hurlait son prénom en lui versant un verre d'eau sur le visage?

Il s'aperçut bien vite que la main qui avait retourné le verre n'était pas celle d'Iseult, mais de Mme Rosmerta, qui avait un air furieux sur le visage, et que c'était également elle qui l'avait apostrophé.

"Ah, enfin vous daignez ouvrir les yeux! Il est vingt-trois heures treize et vingt-deux secondes, jeune homme, et il me semble que les sorties se terminent à vingt heures pile!"

Remus resta bouche bée.

Il était dans le bar des Trois Balais, Iseult le regardait avec amusement et Mme Rosmerta le tirait par le bras pour le forcer à sortir de son établissement. Remus récapitula la situation.

*Un: Je ne suis pas dehors. Deux: il n'y a pas de Détraqueur en vue. Trois: Personne n'a l'air inquiet. Concusion: je me suis endormi? Et tout ça n'était... Qu'un rêve?*

"SORTEZ. TOUT. DE. SUITE!"

Remus, toujours abasourdi, se laissa traîner par Iseult hors du bar. Le claquement de la porte accompagné d'un "Sale gosse" peu discret le tirèrent de son état second.

Il interrogea Iseult du regard.

Nombre de messages : 1362 Date d'inscription : 20/02/2005

Iseult était un peu amusée par la situation. Elle s'était réveillée peu de temps avant Remus lorsque Rosmerta lui avait tapoté l'épaule. Iseult avait essayé de réveiller son compagnon car la femme leur demandait de partir vu l'heure qu'il était mais aucun moyens de le sortir de son rêve. Rosmerta avait donc employés les grands moyens après l'avoir secoué en vain. La femme c'était énervée et les avaient virés de son établissement. Mais bien que la jeune fille se soit éveillée plus tôt que son petit ami elle était encore un peu dans les vapes et n'avait pas très bien compris non plus ce qu'il s'était passé. Ce qu'elle se rappelait c'est qu'elle était venue avec Remus aux "Trois Balais" et elle s'était endormie dans ses bras...

Ils sortirent tous les deux du bar , Iseult tirant Remus par le bras qui était encore complètement dans ses pensées. Il faisait froid dehors à cette heure dans les rues. Iseult remit correctement son écharpe et regarda Remus qui l'interrogeait du regard. La jeune fille haussa les épaules. Il devait être tout perdu, surement était il encore dans son rêve.Que voulait-il savoir exactement ?

" Euh... "

Elle s'arrêta. Que fallait-il dire. Elle n'en savait pas plus que lui. La jeune fille ne continua pas sa phrase. Elle se blottit dans les bras de son amoureux et leva la tête vers lui.

" Que c'est-il passé enfait? J'ai dû m'assoupir, toi aussi. C'est passé si vite..."

Elle n'attendit pas de réponse et l'embrassa. Avec un sourire elle le contempla, il semblait un peu moins perdu. Il n'avait pas répondu et un silence était en train de s'installer entre eux deux. Ils continuèrent de marcher dans les rues sombres de Pré au Lard main dans la main. Iseult ne savait pas quoi dire. Elle tourna la tête vers Remus attendant qu'il dise quelque chose mais il ne parlait pas, il lui souria.

Brrr, le vent se levait et Iseult n'était pas très couverte. La jeune fille commençait à claquer des dents lorsque Remus le remarqua et l'enveloppa dans son manteau avec lui. Ils s'étaient arrêtés, tous les deux ne disaient aucun mots mais c'était très agréable. Iseult posa sa tête contre le torse de son petit ami et mit ses mains autour de sa taille.

Il était tard mais elle n'avait pas sommeil, en tout cas plus, ce froid l'avait réveillé et elle n'était pas prête de se rendormir. Elle était si bien dans les bras de Remus qu'elle aurait pu rester toute la nuit comme ça mais bon, ils se seraient retrouvés gelés sur place le lendemain matin.

"Je t'aime..."

Cette phrase était sortie toute seule de la bouche de Iseult, elle avait eut besoin de lui rappeler et c'était toujours agréable de l'entendre dire. Elle ne savait pas trop quoi faire. Allaient-ils rentrés au château? Restés ici? De toutes façon ils n'avaient pas cours le lendemain, alors peu importe. La jeune fille recommença à parler.

" Dans ton rêve tu parlais. Tu m'as demandé de chanter je crois, enfin peut être parlais-tu à quelqu'un d'autre... C'était drôle de te voir sourire comme ça pendant ton sommeil.
Tu es si beau..."

Elle posa ses lèvres sur celles de Remus et l'embrassa langoureusement. Elle l'aimait tellement. La jeune fille recula un peu, restant toujours dans les bras de son bien aimé, elle commença à jouer avec l'écharpe de Remus.